L'ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE
Les habitants sont désignés sous le nom de Marnais ; traditionnellement, ils sont appelés en patois les "marnaos", un terme connu des alentours.
Les origines de la commune remonte à la nuit des temps.
Le nom signifie : une fontaine sacrée dédié au déesses mères et vénérée par les Celtes ; elle se trouvait probablement au carrefour du cimetière.
Le village du Breuil qui était un oppidum gaulois plus peuplé que la Marne au vu de la disposition concentrique des habitations et du passage de la voie romaine de Déas (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu) à Ampanum (Beauvoir) aurait pu être un bourg mais l'évêché de Nantes, dans son choix, a érigé la Marne en paroisse au lieu du Breuil dans le courant du VIIIème siècle. Les Bénédictins de Saint-Sauveur-de-Redon prennent la charge de la paroisse de la Marne en 1062, concédée par l'évêque de Nantes Quiriacus en conséquence de la réforme grégorienne.
Durant le moyen-âge, la Marne et une châttellenie qui dépend du Duchépairie de Machecoul. Les armoiries existantes de la Marne sont celles des derniers seigneurs Du Chardonnay.
Henry de Navarre (futur Henry IV) passe à la Marne en octobre 1558 lors des guerres de la Ligue ; ce fait est resté dans la mémoire des générations de Marnais car il est associé à l'ormeau du Bourg, un des vestiges chargés de souvenirs et abattu en 1983. C'est en réalité un arbre de justice planté en face de l'église paroissiale qui se trouvait dans l'actuel cimetière, suite à une ordonnance de 1605 de Sully, ministre d'Henri IV.
Sous le même Orme, se sont rassemblés les Marnais au matin du 11 mars 1793 pour la sanglante épopée vendéenne qui a marqué pendant longtemps les générations avec son cortège de massacres, vexations et batailles dont celle du 2 janvier 1794 au gué du petit Havre. Lors de la perte définitive de Machecoul, les vendéens firent barrage aux bleus pour faciliter le repli de Charrette par la forêt de Machecoul ; les Colonnes infernales firent des victimes au Breuil en mai 1794.
Après la longue et douloureuse période qui a bouleversé la commune, le XIXème siècle s'est déroulé sous le signe de l'expansion socio-économique : nouveau tracé de la route Machecoul-Saint-Philbert (1835) avec amélioration de la voie communale (1840 à 1850), nouvelle mairi (1872), nouvelle église (1875), ce qui donne l'actuelle configuration de la Marne.
Il subsiste peu de vestiges du passé, sinon une croix du XVIème dans le cimetière, de vieilles bâtisses du XIVème et XVème (une dans le bourg et l'autre dans le village de la Rivière) et un moulin à vent construit en 1820, le dernier d'une dizaine qui ont jalonné le paysage.
Jean-Louis TEMPLIER
Membre des historiens du Pays de Retz