LA MARNE ET LA RÉVOLUTION

 

Période avant la Révolution

La plupart des évènements concernant cette période ont été relatés dans les registres de l’Eglise. Depuis le dernier quart du 17ème siècle, il y eu quelques évènements qui méritent d’être cités.

Le 7 juillet 1683, lors d’une visite canonique de l’Archidiacre de Nantes, constat est fait qu’il n’y a pas dans la paroisse de petites écoles ni pour les garçons, ni pour les filles.

En 1684, bénédiction de l’Eglise qui se situait dans l’enceinte du cimetière actuel.

Celle-ci était très petite, et on résolut de l’agrandir. On construit un nouveau chœur, une chapelle et la sacristie.

Le 12 décembre 1775 eut lieu la bénédiction d’une deuxième cloche pour l’église de La Marne. Elle pesait 260 livres et on l’appela Marie Elisabeth. Le parrain fut Ecuyer Messire René Marie de Chardonnay chevalier, seigneur de La Marne, et la marraine noble Dame Clémence Olive Elisabeth de Bellabre son épouse, dame du Plessis en Corsept.

La première cloche était plus petite, et plus remarquable. Elle pesait 120 livres environ et portait une inscription latine en lettres gothiques : « Saint Hilaire, priez pour Nous. Je fus faite en l’an 1486 ».

 Une anecdote :

En 1790, il avait été question dans une délibération du District de Machecoul, d’un projet de déblaiement de la rivière du Tenu, depuis l’endroit appelé Le Piavre de La Marne jusqu’à La Pommeraye en Machecoul.

La Municipalité de La Marne avait, elle, demandé qu’on lui procurât le libre écoulement des eaux de cette rivière en creusant son lit depuis le village de la Sauzaie en La Marne jusqu’à La Pommeraye.

Le canal, dit la pétition, a été comblé par négligence et même par la faute des riverains qui y enfonçaient des pieux pour faciliter leurs pêcheries et y établissaient des chaussées pour communiquer avec leurs propriétés situées sur l’autre rive.

Période de la Révolution Française

Nous arrivons à l’époque de la révolution de 1789. La réunion des Etats Généraux avait été décidée pour le 5 mai 1789. Le Roi Louis XVI avait permis à tous les corps et personnes compétentes de préparer des mémoires sur l’état du Pays, et chacun fut assuré de faire parvenir au Roi ses vœux et réclamations. Partout alors, on rédigea des cahiers de doléances.

A La Marne, on fit comme ailleurs. Tous s’assemblèrent et notifièrent leurs doléances. Ils devaient ensuite choisir des députés pour les porter à l’Assemblée qui devait se tenir à Nantes le 7 avril 1789. Les députés élus furent Jean Monnier, fermier au Breuil et Etienne Séjourné du Flachou. Une vingtaine d’habitants signèrent cette déclaration qui fut portée à Nantes.

Le 12 juillet 1790, l’Assemblée Nationale Constituante avait voté la Constitution Civile du Clergé : l’Etat s’ingérait ainsi dans le domaine de l’Eglise.

On imposa au Clergé de prêter serment à l’Etat et de se conformer à la Constitution. La plupart des membres du Clergé refusèrent (il ne reconnaissaient que l’autorité du Pape). Ce fut le cas du Curé de La Marne, Me Juguet. Dans les cas de refus, on remplaçait les prêtres réfractaires par ceux sui avaient prêté serment. Pour remplacer Me Juguet, le District de Machecoul fit offrir aux habitants les secours spirituels de Me Gremion qui devait être chargé des paroisses de La Marne, Paulx et St Etienne de Mer Morte. Les Municipalités de ces trois communes refusèrent formellement de le recevoir.

Le 11 mars 1792, le Directoire du District de Machecoul a décrété le transfert à Nantes de Me Juguet par la force armée, parce qu’il « attachait de part sa présence, des résistances aux ordres de l’administration. » Le 12 mars 1792, Me Juguet est arrêté par la garde nationale de Machecoul. Il a fallu un Capitaine accompagné d’un Maréchal des Logis, d’un Brigadier et huit Dragons, de deux gendarmes et trois Gardes Nationaux à Cheval, tellement la résistance des Marnais se fit pressante (maintes fois les gendarmes se sont retrouvés assaillis en traversant le bourg pour se rendre à Nantes).