LES 3 ANCIENS MOULINS À EAU

 

Pour la commune de la Marne, entièrement rural, d'une superficie de 1780 hectares (la plus petite du canton de Machecoul), l'inventaire établit l'existence de dix moulins à vent dont certains ont disparu bien avant la Révolution française, et de trois moulins à eau. 

Les moulins sont tous en service dans la première moitié du XIXème siècle, âge d’or de la Meunerie à La Marne, conjugué d’une forte expansion de la population (de 802 habitants en 1836 à 1151 habitants en 1901).

Ensuite c'est le lent déclin, jusque dans les années 1920 ou les derniers finissent de tourner et de tomber en ruine. Le Moulin de la Chollerie est le seul survivant visible de ces moulins qui ont marqué le paysage marnais. 

Les moulins à eau étaient situés sur le grand parc qui porte le même nom et au nombre de 3 :

 


Moulin Neuf

  • Moulin à vent aujourd’hui disparu
  • Premier cadastre (1839) : A1 716 / Cadastre contemporain (2008) : ZB 61
  • Date de construction : Avant 1692
  • Reconstruction : 1803
  • Première mention connue : 1692
  • Cessation d’activité : 1884

Il est noté dans l’aveu de 1692 de Claude de Chardonnay, seigneur de La Marne, un moullin turquoys nouvellement basty au dit tènement des Essards du dit bourg, possédés par les héritiers Pierre Ledoux et les héritiers Mathurin Clavier et au dit seigneur .

Il est situé peu en face du Petit Moulin de l’autre côté de l’ancienne voie de Machecoul à St Philbert de Grand Lieu ; tout près du village de La Rivière. Lors du passage des colonnes infernales en mai 1794, il est saccagé. Le meunier Jean Grollier de l’Herbretière le fait à nouveau tourner en 1797. Fin 1803, il entreprend avec Pierre Renaudineau de la Rivière de le reconstruire au même endroit.Trois propriétaires dont Jean Grollier fils, André Renaudineau et sa belle-soeur veuve Etienne Renaudineau partagent au tiers le bâtiment en 1838.

Des ailes entoilées sont signalées dans un acte daté en 1857, il note aussi que les frères Grollier possédent les 2/3 et le dernier tiers attribué pour veuve Renaudineau. En 1860 veuve Yves Travaillé acquiert la moitié. Pierre Bety demeurant aux Rosiers, la veuve Travaillé ainsi qu’Isidore Amailland sont les ultimes possesseurs avant sa démolition en été 1884.
 


Petit Moulin

  • Moulin à vent aujourd’hui disparu
  • Premier cadastre (1839) :A1 931 / Cadastre contemporain(2008) :ZC 112
  • Date de construction : avant 1692
  • Reconstruction : 1795
  • Première mention connue : 1692
  • Cessation d’activité : 1855


Le Petit Moulin est mentionné dans l’aveu seigneurial des Chardonnay de 1692 ,Un moullin turquoys en la pièce des landes possédé par Estienne Ledoux et les héritiers Ledoux …; Etienne Ledoux rend hommage à la fois aux seigneurs respectifs de La Marne et de La Bénâte.

Le suspectant d’être un relais signalétique pour les vendéens, les troupes républicaines brûlent le moulin en mai 1794. Les meuniers François Oger et François Séjourné tous deux du village de la Rivière, le remettent à tourner une fois les réparations faites. Claude Prodhomme achète une part du bâtiment à François Séjourné en 1806 et Léobin Bournigal de la Rivière achète une autre part au même vendeur en 1812. 

En 1838, trois propriétaires dont Pierre Auger (ou Oger) demeurant à la Charouillière(Paulx) ; Léobin Bournigal et la veuve de Claude Prodhomme se partagent la propriété. En 1842, Jean-Baptiste Blanchard de la Rivière acquiert le tiers de veuve Prodhomme. Etienne Renaudineau fils de la Rivière qui posséde également une part au Moulin Neuf qui avoisine le Petit Moulin, achète le tiers de veuve Pierre Auger.

Léobin Bournigal fils, Jean-Baptiste Blanchard et Etienne Renaudineau sont les derniers possesseurs avant la démolition en 1855. L’abbé René Vauloup signale l’existence de ce moulin dans un court conte moral y associant les moulins voisins.

 


Grand Moulin

  • Moulin à vent aujourd’hui disparu

  • Premier cadastre (1839) :A1 1016 / Cadastre contemporain(2008) :ZC 89

  • Date de construction :entre 1734 et 1783

  • Reconstruction : 1808

  • Première mention connue :1783

  • Cessation d’activité :1928

Situé sur la butte du même nom à 21 mètres d’altitude, le Grand Moulin surplombe le bourg au sud, et la forêt de Machecoul au nord. Il est mentionné comme point de mire et de repère avec le Petit Moulin sur la carte de Cassini. Entre les deux,  passe l’ancienne voie de Machecoul à St Philbert-de-Grand-Lieu.Il est érigé entre1734 où le dernier aveu seigneurial ne le signale pas et 1783 année où est dressée la carte de Cassini.

Il n’échappe pas aux exactions des colonnes infernales en mai 1794 ; les frères Gobin du Branday le reconstruisent en avril 1808 bénéficiant par la suite des indemnités du décret de 1812 sur les dommages de la guerre civile. En 1838 les Gobin possédent les ¾ et le reste à Mathieu Hervé de l’Herbretière, le dernier héritier des Hervé. Charles vend sa part aux frères Gobin en 1890. L’abbé Vauloup écrit dans son livre « Que de fois, l’auteur de ces lignes n’a-t-il pas visité pendant ses vacances les
meuniers du Grand Moulin : le père Mathieu Hervé, le père Henri Gobin et ses enfants… »

Au début du XX ème siècle, il reste deux frères : Pierre (+1934) et François Gobin (+1931) qui est célibataire, demeurant tous deux à l’Herbretière ; ils possèdent également un moulin à vapeur à La Casse. En 1924 la nouvelle législation des blés les oblige à ne plus produire pour la consommation humaine ; ainsi ils continuent pour la consommation animale jusqu’en 1928. Il est démoli en 1942. Certaines pièces(guivre,vergues, ailes Berton… ) sont encore visibles dans une grange à l’Herbretière.